Connaissez-vous l'Internal Family Systems (IFS) ?

Bonjour à tou.te.s

Je m'appelle Amandine Detable, je suis psychopraticienne, et je vais vous parler dans cet article de la merveilleuse méthode de psychothérapie que j'utilise avec mes clients : l'Internal Family Systems (IFS).

Tout d'abord je remercie Linda de m'offrir cette occasion d'écrire pour ses lectrices et lecteurs, et j'espère que cela vous plaira !

La méthode IFS a été créée dans les années 90 par le docteur en psychologie Richard Schwartz, qui s'est rendu compte que ses patients avaient tous en eux différentes personnalités, bien qu'ils n'avaient pas de Trouble Dissociatif de l'Identité (TDI).

Il s'est aussi rendu compte que chacune de ces sous-personnalités – qu'il a alors nommées des "parts" – jouaient des rôles différents : certaines nous protègent, et d'autres sont des 'petits-nous' qui ont souffert dans notre passé (ou celui de nos ancêtres) et sont restés en nous avec leurs souffrances.

Il s'est rendu compte que bien des troubles de ses patients étaient en fait dus à des parts protectrices qui les protégeaient d'une façon non bénéfique pour eux, mais qu'en discutant avec elles et en leur proposant de nouvelles façons de faire plus bénéfiques, elles se transformaient.

Il a découvert d'autres choses précieuses pour véritablement aider ses clients à aller mieux, et en a fait la méthode Internal Family Systems.

Cette méthode est tellement efficace qu'elle fait un carton aux Etats-Unis et qu'il y a plusieurs milliers de thérapeutes inscrits en liste d'attente là-bas pour apprendre l'IFS avec l'IFS Institute de Richard Schwartz. J'ai eu la chance d'avoir ma place à la formation grâce à l'IFS association, qui organise la venue de formateurs de l'IFS Institute dans le monde francophone (France, Suisse, Belgique,...).

Aujourd'hui, je constate avec émerveillement et gratitude les bienfaits de cette méthodes sur la vie de mes clients.

Dans cet article, j'ai à coeur de vous partager une des clefs du succès de l'IFS : il s'agit de la compassion.

Une notion pourtant évidente, et encore plus en thérapie, me direz-vous.

Et bien pas tant que ça.

Car, malheureusement, nous sommes nombreux à avoir dû mettre nos émotions sous un couvercle lorsque nous étions enfant, et à ne pas avoir appris à apporter au contraire de la compassion à celles-ci.

Alors, lorsqu'une émotion pas agréable se pointe – la tristesse, la peur, etc... - nous allons la plupart du temps plutôt essayer de la changer : de la rassurer, de trouver des solutions, de minimiser la gravité de ce qui la touche "mais non, ça va aller", voire même de complètement l'invalider "Il y a pire ailleurs".

Mais cela ne fait que la mettre davantage sous un couvercle, et – à force d'accumuler tout plein d'émotions dans notre marmitte – elle finit par péter.

"Mais, que faire avec une émotion difficile à ressentir, alors ? " Vous demandez-vous certainement.

Laissez-lui une place à côté de vous, comme vous le feriez avec un ami qui a besoin de votre soutien, et permettez-lui d'exprimer pleinement ce qu'elle ressent, et pourquoi elle ressent cela.

Dites-lui que vous savez ce qu'elle ressent, et que vous êtes là pour elle, pour l'écouter et pour l'aider.

Et, demandez-vous ce que vous ressentez pour elle, lorsqu'elle vous partage tout cela.

• de l'empressement à ce qu'elle aille mieux? Il s'agit là d'une autre part de vous qui ressent cet empressement
• du jugement envers cette émotion? ... et oui, une autre part encore
• de la peur d'être envahi.e désagréablement par cette émotion? C'est aussi une part de vous qui ressent cela. Et certainement que les parts précédentes qui ressentent de l'empressement et du jugement ont peur aussi de quelque chose

En fait, tout ce que vous ressentez pour cette émotion qui n'est pas de la compréhension, de la compassion, de la curiosité, de la patience, de la confiance, du non-jugement... est possiblement le signe que c'est une autre part de vous qui est présente et vous empêche de vraiment aider votre 1ère émotion.

Si vous ressentez bien de la compassion pour cette émotion, si vous comprenez ce qu'elle ressent, que vous vous sentez vraiment désolé.e pour elle, que vous sentez l'élan de la prendre dans vos bras, de vraiment la soutenir de votre simple présence, que vous lui demandez ce dont elle a besoin – sans la juger, sans chercher à la changer – et tout ceci naturellement sans forcer, alors elle va enfin pouvoir s'apaiser. Et c'est seulement là que vous pourrez l'aider à trouver des solutions, mais seulement si elle vous en a fait la demande, car elle pourra aussi en trouver par elle-même maintenant qu'elle se sent véritablement écoutée et comprise. 

C'est la clef.

En IFS, cette façon d'être avec ce qui est présent en nous s'appelle "être dans son SELF".

Le "SELF" en IFS est l'espace en nous où nous ressentons naturellement du courage, du calme, de la clarté, de la créativité, de la confiance, de la patience, et de la compassion, de la compréhension, de la curiosité à l'égard de toutes les parts qui nous composent. C'est en dialoguant avec nos parts en souffrance (et nos parts protectrices) depuis cet espace de SELF que nous pouvons réellement les aider.

'Mais, comment faire lorsqu'une autre part (par exemple l'empressement, le jugement, la peur, ou tout ce qui n'est pas de la compassion et d'autres qualités du SELF) est présente lorsque vous écoutez une émotion difficile en vous? '

Et bien, vous vous asseyez à côté d'elle, et – comme pour la 1ère émotion – vous l'écoutez, vous lui faites savoir que vous êtes présent.e pour elle, que vous savez ce qu'elle ressent, et vous pouvez lui demander pourquoi elle ressent cela, si elle a peur de quelque chose pour vous lorsqu'elle vous fait ressentir cela (l'empressement, le jugement, etc...) et ce qui pourrait vous arriver de pire si elle ne vous protégeait pas de cette façon, et si elle a besoin de quelque chose pour la rassurer et se mettre sur le côté que vous puissiez être pleinement présente à votre 1ère émotion sans jugement, sans empressement (etc).

Peut-être sera-t-elle d'accord d'aller sur le côté ... ou pas !

Peut-être qu'une autre part (et oui, une 3ème!) est aussi là et qu'elle vous empêche à son tour d'écouter cette 2nd part depuis votre "SELF", ou peut-être qu'elle a vraiment vraiment peur de quelque chose et qu'elle ne vous fait pas confiance pour affronter cela.

" Oh, mais c'est si compliqué " Pensez-vous peut-être, en me lisant (et peut-être avez-vous même déjà essayé de faire cet exercice)

... et oui! Comme je l'ai écrit plus haut, nous partons de loin et il se peut qu'une multitude de parts ~ qui se jugent, s'empressent, veulent de changer / se sauver les unes-les-autres ~ se sont accumulées en vous, ce qui complique effectivement l'exercice.

Il se peut aussi qu'il y en aient qui prennent tellement toute la place que vous ne pouvez pas vous asseoir à côté d'elles pour les écouter ! Ou qu'il y a tellement de choses présentes en même-temps qu'on n'y comprend plus rien, c'est comme tout emmêlé ! Aussi, certaines ne s'expriment même pas avec des mots mais plutôt avec des sensations, des images, ou juste des émotions et c'est plus difficile pour les comprendre !

Et parfois, c'est carrément un trou noir, on se sent complètement déconnecté, on ne sent plus rien de ce qu'il y a en nous! Ce qui fait même flipper une autre part encore !

Tout ceci est complètement normal au départ :-)

Cela prend du temps pour rencontrer chacune de cette multitude de parts construites en nous depuis notre venue au monde, de comprendre comment elles nous protègent et se protègent les unes les autres, leur redonner confiance (peut-être n'ont-elles jamais été écoutées sans jugement jusque là et qu'elles n'y croient pas vraiment), pour leur apporter le soutien dont elles ont besoin, etc...

Alors, quand c'est vraiment trop compliqué, ou même juste pour apprendre déjà à dialoguer avec vos parts d'une façon compréhensible et bienfaisante pour elles : vous pouvez avoir besoin d'une aide extérieure.

C'est justement le rôle des praticiens formés à la méthode IFS comme moi.

On vous aide à voir plus clair à l'intérieur de vous, à identifier vos parts, à les soutenir quand elles ne vont pas bien, à les aider à mieux se comporter quand elles ne savent pas faire (qu'elles vous font du mal ou font du mal aux autres par exemple), à se réconcilier entre elles (oui, oui! elles sont parfois en conflit!) et ainsi à retrouver une jolie harmonie en vous.

Voici quelques exemples de situations difficiles rencontrées par mes clients, qui se sont résolues lors de nos consultations grâce à la méthode IFS :

• difficulté à gérer leurs émotions
• difficultés relationnelles
• relations toxiques / d’emprise
• stress
• irritabilité
• phobies
• addictions
• troubles psychosomatiques
• comportements de sabotage et auto-sabotage
• incapacité à agir et prendre des décisions
• peur du regard de l’autre
• jugements envers eux-mêmes
• incapacité à ressentir et respecter leurs propres limites
• difficulté à canaliser leurs pensées et à se concentrer
• deuils difficiles
• peurs héritées (intergénérationnelles ou transgénérationnelles)
• conflits intérieurs
• etc…

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur cette méthode, vous pourrez trouver des informations complémentaires sur mon site. Vous trouverez également toutes les informations pour prendre rendez-vous ou me contacter si vous avez d'éventuelles questions.

J'espère que cet article a en tout cas éveillé votre curiosité, et je vous souhaite de belles rencontres avec votre famille de parts intérieure, et un très beau cheminement avec elles.

Amandine ♡

https://www.adetable.com/